Je rentrais d’une séance de prises de vues chez un ami peintre. J’avais photographié des toiles toute la sainte journée. Pour me rendre chez lui, j’ai le choix entre deux routes. La nationale, qui passe par la plaine, et la petite qui serpente dans la montagne jurassienne. Habituellement, pour aller, je prends la petite et je rentre par la plaine. Cette fois j’ai fait le contraire. On était un 11 décembre vers 16h45, le temps était couvert et la lumière crépusculaire. Je suivais depuis un bon moment un 4x4 Lada qui se trainait à me faire perdre patience. Les feux rouges arrières tranchaient violemment dans cette atmosphère brumeuse saturée de couleurs froides. Je me suis garé sur le côté de la route. J’ai allumé mes feux de brouillard, saisi mon Canon sur le siège arrière et affronté l’air glacial en revenant sur mes pas d’une trentaine de mètres. Il fallait cadrer large, mais pas trop. J’ai placé les feux rouges de ma voiture dans le collimateur central et déclenché.