4 août. Norvège. Iles Lofoten. Les iles où se côtoient montagnes, prairies verdoyantes et fleuries, paysages rocheux, cascades, fjords et plages de sable immenses. Je marche d'île en île. Plusieurs heures par jour. C'est une nécessité ne serait-ce que pour aller chercher de quoi se nourrir. Le bus ne passe que quatre fois par jour. Un norvégien me dit "et encore vous avez de la chance, c'est la saison haute, sinon c'est deux par jour !". Ce n'est pas une contrainte pour moi : j'aime bien cela, en voyage, m'adapter et me conformer aux règles locales, à ce qui s'y trouve et non ce que je que l'on pourrait aimer y trouver. Je suis sur le chemin du retour vers ma chambre d'hôtes. Ma journée a été longue. Je suis encore décalé. Non pas par le décalage horaire - il n'y en n'a pas. Mais par les nuits blanches : il fait jour clair jusqu'à quatre heures du matin ! Il est maintenant l'heure du "soleil couchant" disons plutôt une forme discrète de crépuscule… Un photographe professionnel spécialisé en photographie de paysages m'a dit un jour "lorsque tu voyages, pense à te retourner et regarder aussi ce que tu laisses derrière toi, quelquefois. Ça peut être très beau". Je longe le rivage de pont en pont, d'ile en ile. Je suis fatigué et je presse le pas. Pourtant soudain je ne sais ce qui me passe par la tête et je pense à me retourner - comme par magie les quatre personnages se mettent en place comme si j'avais crié "action" sur un plateau de cinéma - et voici ce que j'ai vu, derrière moi.